Bawis

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Une pierre sur le chemin.
Elle m’appelle, m’interpelle.
Pourquoi celle-ci plus qu’une autre ?
Je la prends,
Je la touche et la pose,
Elle se tient toute seule
Ici comme avant,
Autrement.

Une autre me hèle
Qui veut s’unir à la première.
Je la prends, l’époussette,
La pose sur l’autre,
Presque sans y penser.
Puis j’essaie
Comme-ci, comme-ça,
Voilà, c’est joli,
Périlleux, mais joli.

Une troisième boude dans son coin,
Là, sous des feuilles.
Je l’attrape sans penser.
Panique !
Une fourmilière vrombit !
Je repose la pierre,
Doucement,
Pour apaiser la douleur,
En espérant ne pas blesser.

Une nouvelle me fait signe
« Avec moi, tu ne risques rien. »
Je la sors de sa boue,
Je l’essuie,
Elle est vraiment laide,
Aussi laide qu’une pierre peut l’être.
Mais elle veut trôner sur les autres.
J’essaie,
Comme-ci, comme-ça.
La voilà juchée
Un pied sur la tête de la précédente,
Les bras joints en prière
Au-dessus de la sienne.

Je n’avais pas vu qu’elle était aussi belle.
Elle trône. Elle est fière.
Je la laisse à son royaume
Haranguer le monde
Depuis son fragile équilibre,
Depuis son royaume précaire.
Ce bawi n’est pas si mal.

Une pierre sur la plage de sable fin.
… etc. etc. etc.

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